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LES MILLE ET UNE NUITS,

lettre qu’il avoit reçue. Le roi voyant ce mouvement, ne douta pas qu’Hicar ne fût résolu de l’attaquer à force ouverte. Outré de colère, il vouloit livrer bataille sur-le-champ, et tirer vengeance de cette perfidie ; mais Nadan eut soin de faire sonner la retraite, conseilla au roi de retourner dans son palais, et lui promit de lui amener le lendemain Hicar, chargé de chaînes, et de repousser les ennemis.

En effet, Nadan alla le lendemain trouver Hicar, lui dit que le roi étoit très-satisfait de la manière dont il avoit exécuté ses ordres, qu’il ne doutoit pas que l’aspect de ces deux armées, le bon ordre qui y régnoit, la précision avec laquelle les mouvemens avoient été exécutés, n’eussent fait la plus vive impression sur les ambassadeurs Égyptiens ; mais que pour leur inspirer encore plus de crainte, et leur donner une plus grande idée de la puissance absolue du roi sur les premiers de ses sujets, Sencharib desiroit qu’il se laissât con-