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LES MILLE ET UNE NUITS,

aucun prétexte, troublé dans la jouissance de tout ce qu’il possédoit.

Nadan ne pouvant plus disposer de la fortune de son oncle, cessa de le voir et de lui donner aucune marque du respect et de l’attachement qu’il lui devoit. Hicar, étonné de cet excès d’ingratitude, se repentit de la peine qu’il avoit prise pour son éducation, et chercha à former un élève qui répondît mieux à ses bontés. Nadan avoit un frère beaucoup plus jeune que lui, nommé Noudan. Hicar le fit venir chez lui, l’éleva comme il avoit élevé son frère aîné, et le mit ensuite à la tête de sa maison.

La jalousie s’empara bientôt de Nadan : il ne se contentoit plus de se moquer de son oncle ; il se plaignoit à tout le monde qu’il ne l’avoit renvoyé que pour mettre son frère cadet à sa place, et témoigna hautement qu’il en tireroit vengeance.

En effet, voyant que son crédit augmentoit tous les jours, et que le roi ne se souvenoit plus guère de son an-