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CONTES ARABES.

nouveau plaisir. Il ne tarda pas à s’apercevoir que son neveu ne répondoit pas à son attente, et tenoit une conduite tout opposée à celle qu’il devoit tenir.

Nadan se voyant maître absolu chez son oncle, possédant seul la confiance du souverain, se laissa bientôt éblouir par tant de grandeur et de prospérité. Devenu fier et insolent, il oublia d’abord ce qu’il devoit à son bienfaiteur. Il affectoit de le mépriser, le traitoit de vieillard ignorant et imbécille, battoit ses esclaves, vendoit ses meubles, ses chevaux, et disposoit à son gré de toutes les choses confiées à ses soins.

Hicar, informé de l’ingratitude de Nadan, et de l’abus qu’il faisoit de l’autorité qu’il lui avoit donnée, ne voulut pas souffrir qu’il demeurât plus long-temps chez lui. Il crut devoir informer en même temps le roi des motifs qui l’obligeoient à cette séparation. Le roi approuva sa conduite, et témoigna au jeune visir qu’il ne vouloit pas que son oncle fût, sous