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CONTES ARABES.

me succéder un jour, qui assiste à mon trépas, qui me ferme les yeux, et qui me rende les derniers devoirs ! » À peine eut-il achevé cette prière, qu’il entendit une voix qui disoit : « Parce que tu as mis d’abord ta confiance dans des images taillées, tu resteras sans enfans. Mais tu as un neveu ; prends Nadan le fils de ta sœur, adopte-le, communique-lui ta science, ton habileté, ta sagesse, et qu’il soit ton héritier. »

Hicar obéit aussitôt à l’ordre du ciel. Il prit le petit Nadan, qui étoit encore à la mamelle, et le remit entre les mains de huit femmes choisies, auxquelles il confia le soin de sa première éducation. On le revêtit de soie, de pourpre et d’écarlate, et on l’entoura des tapis les plus précieux. Dès qu’il fut sorti de l’enfance, il grandit, et se fortifia avec la rapidité d’un cèdre qui croit sur le mont Liban. On lui apprit à lire, à écrire, et on lui donna les meilleurs maîtres dans toutes sortes de sciences. Doué d’un esprit vif et pénétrant, d’une