marchands dans la place publique et sous les yeux du roi. » Le calife, réfléchissant sur son sort, disoit en lui-même :
« Je n’ai pas voulu rester au service d’un traiteur : je me suis fait courtier, et pour ma peine, je vais être pendu ! Mais je ne dois pas m’en prendre à moi : tout ceci n’est que l’accomplissement de mon destin. »
Lorsqu’on fut arrivé à l’endroit où devoit se faire l’exécution, on attacha la corde au cou du calife, et l’on commença à tirer. En montant, il ouvrit les yeux et se trouva prêt a sortir du bassin, en présence du médecin, du jeune homme et du visir qui le regardoient. Le visir s’avança aussitôt en riant pour lui donner la main.
« Pourquoi ris-tu, lui demanda le calife ? » « Je ris de mon aventure, répondit le visir ; car j’ai été femme, je me suis marié, et j’ai eu sept enfans. » « Eh bien, reprit le calife, tu aimois tes enfans, et tu en étois aimé. Tu as éprouvé des peines et des plaisirs ; mais moi je descends à l’heure