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LES MILLE ET UNE NUITS,

ce sage pour vous faire voir des prodiges. » « Eh bien, reprit le calife, dis-lui de m’en faire voir encore d’autres. » Le visir ayant témoigné le désir du calife au médecin, celui-ci demanda qu’on lui apportât un bassin plein d’eau, et proposa au visir d’ôter ses habits, de se couvrir d’un grand voile, et d’entrer dans le bassin, lui promettant de lui faire voir des choses merveilleuses et qui le divertiroient beaucoup.

Le visir y consentit ; mais à peine fut-il assis dans le bassin, qu’il se trouva transporté au milieu d’une mer immense et horriblement agitée : il se mit aussitôt à nager en s’abandonnant au gré des flots, qui le poussoient tantôt d’un côté tantôt d’un autre. Les forces commençoient à lui manquer, et il se croyoit perdu, lorsqu’une vague s’éleva tout-à-coup, l’entraîna avec elle, et le porta avec la rapidité de l’éclair, sur un rivage inconnu.

À peine fut-il sorti de l’eau, qu’il sentit flotter sur son dos une épaisse chevelure qui lui descendoit jus-