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LES MILLE ET UNE NUITS,

conseil du visir. Il ordonna qu’on fît relever le jeune homme, et qu’on lui ôtât le bandeau de dessus les jeux. Ensuite il se leva de son trône, alla trouver le médecin, et lui dit en lui baisant la main : « Ô le plus savant de tous les hommes, j’étois loin de soupçonner votre mérite, et je ne savois pas posséder dans ma capitale un tel trésor ! Mais si vos vertus et votre générosité égalent, comme j’aime à le croire, votre puissance, pourquoi avez-vous ainsi disposé de ma fille, et fait périr une partie de mon armée ? »

« Puissant prince, image de Dieu sur la terre, répondit le médecin, je suis étranger. J’ai fait connoissance avec ce jeune homme en arrivant dans cette ville. Nous avons mangé ensemble : l’état de maladie, de langueur, dans lequel je l’ai vu son amour pour votre fille, dont il m’a fait confidence, ont excité ma compassion et m’ont engagé à m’intéresser à lui. J’ai été bien aise aussi de vous faire connoître qui je suis, et la puis-