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CONTES ARABES.

ses habits étoient si propres et si bien arrangés, qu’ils sembloient sortir des mains du tailleur. Le médecin, en le considérant plus attentivement, fut étonné de lui voir un teint jaune, des yeux languissans, un visage pâle et défait, qui portoit l’empreinte du chagrin et de la tristesse : il s’arrêta et le salua. Le jeune homme lui rendit le salut de la manière la plus honnête et la plus distinguée, et l’engagea à dîner chez lui.

Le médecin persan étant entré dans la boutique du jeune traiteur, celui-ci prit deux ou trois plats plus clairs et plus brillans que l’argent, dressa dans chaque plat des mets différens, et les servit au médecin. « Asseyez-vous un moment près de moi, lui dit le médecin : il me semble que vous êtes incommodé, et que vous avez le teint bien pâle ? Quelle est votre maladie ? Sentez-vous des douleurs dans quelques parties du corps, et y a-t-il long-temps que vous êtes dans cet état ? »

Le jeune homme à ce discours