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LES MILLE ET UNE NUITS,

l’orient, l’autre à l’occident. Ces deux parties, ou plutôt ces deux villes, sont réunies par sept ponts formés de bateaux attachés les uns aux autres, tant à cause de la largeur ordinaire de la rivière, qu’à cause des crues auxquelles elle est sujette. Ils sont toujours couverts de personnes qui vont et viennent pour vaquer à leurs affaires. On passe, en plusieurs endroits de la ville, sous des allées de palmiers et d’arbres de toute espèce, et l’on entend autour de soi une multitude d’oiseaux qui, dans leurs concerts, semblent rendre hommage à leur Créateur, et chanter les louanges de l’Eternel.

En se promenant ainsi, le médecin persan passa devant la boutique d’un traiteur, dans laquelle étoient étalés des mets et des ragoûts de toute espèce. Le maître de cette boutique étoit un jeune homme d’environ quinze ans, dont le visage paroissoit aussi beau que la lune dans son plein. Sa mise étoit simple, mais élégante. Il avoit de jolis pendans d’oreille, et