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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Vous voyez, dit alors la vieille, que j’avois raison de vous conseiller de ne pas le faire périr, mais seulement de lui faire donner quelques coups, et de le garder ici. Si vous aviez suivi exactement mes conseils, on pourroit vous raccommoder ; mais vous avez poussé le châtiment trop loin, et vous l’avez fait jeter dans la rue. Quel moyen maintenant de vous rapprocher ? Peut-être n’est-il pas encore guéri de ses plaies ; et quand il le seroit, oserois-je me présenter devant lui ? Ce n’est pas un homme du commun, mais le fils du premier négociant de la ville. Il n’a commis véritablement aucun crime ; car enfin c’est vous qui lui avez tendu ce piége, et qui êtes cause qu’il vous a déplu. Vous lui avez envoyé la femme qui faisoit semblant de vouloir vendre une cassolette. Vous vouliez voir s’il l’accepteroit pour un baiser, et vous aviez bien recommandé à la femme, dans le cas où il se laisseroit embrasser, de vous en donner une preuve évidente. Elle a feint d’être violem-