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CONTES ARABES.

» À ces mots, toutes les esclaves s’approchèrent de moi, et me firent passer de la salle du bain dans la cour. Une porte s’ouvrit ; vingt esclaves en sortirent deux à deux, et je vis ensuite s’avancer mon épouse, semblable au soleil qui brille au milieu d’un ciel pur et serein, ou à la lune au moment qu’elle se lève sur l’horizon. « Est-il possible, dis-je en moi-même, que ce soit là celle qui m’est destinée ? » Mon cortége s’avança. On me fit entrer dans une salle magnifique, au milieu de laquelle s’élevoit un trône. On m’y fit monter, et les esclaves se rangèrent autour de moi, tenant à la main leurs flambeaux. Mon épouse entra suivie de son cortége, et vint s’asseoir à côté de moi. La vieille fit alors apporter devant nous une magnifique collation ; ensuite elle fit retirer toutes les esclaves, sortit elle-même et ferma la porte.

» Je voulus alors converser avec mon épouse, et lui adresser la parole ; mais elle me prévint, et me dit : « Mon ami… » À ces mots, je me