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CONTES ARABES.

Je fis six paquets de toutes les étoffes, et je leur présentai le compte.

« Je n’ai point d’argent sur moi, me dit la jeune personne, et je n’aime point à acheter à crédit : dans quelques jours nous viendrons prendre ces marchandises, nous vous en payerons le montant, et nous vous en acheterons encore d’autres. » « Comment, Madame, lui dirent les esclaves, vous ne connoissez donc pas ce jeune marchand, et pour qui le prenez-vous ? C’est le fils du syndic des marchands de Bagdad. Le croyez-vous homme à vous dire : « Je ne donne pas ma marchandise sans argent, ou bien, je n’ai pas l’honneur de vous connoître ? » En parlant ainsi, les esclaves s’emparèrent des marchandises, les dames se levèrent, prirent congé du marchand, et s’en allèrent.

» Je n’osai pas demander à ces dames chez qui elles demeuroient, et je les laissai partir sans leur dire un seul mot. Je ne tardai pas à m’en repentir. « Pourquoi, me