l’injustice qu’il vient de commettre envers nous, injustice sans laquelle, malgré toutes tes prouesses et le merveilleux de tout ceci, tu n’aurois jamais mis le pied dans notre maison. »
Le calife, étonné de cette brusque exclamation, dit en lui-même : « Aurois-je commis quelque injustice et donné lieu à cette femme de faire ainsi des imprécations contre moi ? Quel mal, dit-il ensuite à la vieille, vous a donc fait le calife ? »
« Quel mal ? Il a fait piller, ravager notre maison. On a enlevé nos meubles, nos effets, tout ce que nous avions. On ne nous a pas laissé un vêtement, ni de quoi avoir un morceau de pain ; et si Dieu ne vous eût envoyé vers nous, nous serions mortes de faim. »
« Pourquoi le calife vous a-t-il traitées de cette manière ? »
« Mon fils étoit un de ses hagebs. Un jour qu’il étoit assis ici, on frappe à la porte ; il y va, et voit deux femmes qui lui demandent de l’eau pour boire. Il leur en donne, et elles s’en