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CONTES ARABES.

éteindre cette bougie, tandis que les autres brûlent si bien, dit la vieille en la rallumant ? » Comme elle finissoit ces mots, le calife lance une seconde pierre, et éteint la bougie qui avoit servi à rallumer la première. « Encore une bougie qui s’éteint, dit la vieille, cela est étonnant. » Peu après, une troisième pierre éteint une troisième bougie. « Pour le coup, dit la vieille, il faut que quelque esprit aérien s’amuse à éteindre ici les bougies. » Comme elle alloit la rallumer, une petite pierre lui tombe sur la main. Elle regarde alors du côté de l’ouverture qui étoit au plancher, et aperçoit son gendre.

« Voyez par où vient votre époux, dit-elle à sa fille. Il a pris le chemin que prennent ses pareils : c’est toujours par les toits que viennent les voleurs. Un autre seroit entré par la porte. Mais Dieu soit loué de ce qu’il est venu par-dessus les toits, sans cela il auroit été pris ! » Puis s’adressant à son gendre : « Va-t-en bien vite, lui dit-elle, par où tu es venu, si tu