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CONTES ARABES.

et lui demanda comment il pourroit s’y introduire. Iounis lui montra un endroit favorable à son dessein, et alla chercher une échelle qu’il plaça comme il falloit. Le calife passa dessus, franchit l’intervalle qui séparait les deux maisons, et dit à Iounis de rentrer, et qu’il l’appelleroit quand il auroit besoin de lui.

Le calife passa sur la terrasse en marchant doucement, et sans faire de bruit, de peur d’effrayer davantage les dames, et s’avança jusqu’à une ouverture qui donnoit dans l’intérieur de leur appartement. Il regarde, s’étonne de la magnificence qui règne partout, et croit voir un paradis. L’éclat des dorures et des peintures étoit encore relevé par celui des lustres et des girandoles ; et la jeune personne, assise sur un trône, revêtue d’habits superbes, et couverte de bijoux, ressembloit au soleil qui brille au milieu d’un ciel pur, ou à la lune dans son plein.

Tandis que le calife émerveillé de la beauté de sa nouvelle épouse la con-