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CONTES ARABES.

vous ne me l’avez dépeint, c’est-à-dire, ennemi de votre repos et de votre bonheur, s’il ne recevoit avec bienveillance l’ambassade que le roi mon père lui enverroit, pour obtenir de lui l’approbation de notre mariage. »

La princesse de Bengale ne répondit rien à ce discours du prince de Perse ; mais son silence et ses yeux baissés lui firent connoître mieux qu’aucune autre déclaration, qu’elle n’avoit pas de répugnance à l’accompagner en Perse, et qu’elle y consentoit. La seule difficulté qu’elle parut y trouver, fut que le prince de Perse ne fût pas assez expérimenté pour gouverner le cheval, et qu’elle craignoit de se trouver avec lui dans le même embarras que quand il en avoit fait l’essai. Mais le prince Firouz Schah la délivra si bien de cette crainte, en lui persuadant qu’elle pouvoit s’en fier à lui, et qu’après ce qui lui étoit arrivé, il pouvoit défier l’Indien même de le gouverner avec plus d’adresse que lui, qu’elle