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LES MILLE ET UNE NUITS,

pétuel, qu’avant qu’il eût achevé, la princesse regarda le royaume de Bengale comme de beaucoup inférieur à celui de Perse par plusieurs endroits. Il arriva même que quand il eut fini son discours, et qu’il l’eut priée de l’entretenir à son tour des avantages du royaume de Bengale, elle ne put s’y résoudre qu’après plusieurs instances de la part du prince.

La princesse de Bengale donna donc cette satisfaction au prince Firouz Schah, mais en diminuant plusieurs avantages par où il étoit constant que le royaume de Bengale surpassoit le royaume de Perse. Elle lui fit si bien connoître la disposition où elle étoit de l’y accompagner, qu’il jugea qu’elle pourroit y consentir à la première proposition qu’il lui en feroit ; mais il crut qu’il ne seroit à propos de la lui faire que quand il auroit eu la complaisance de demeurer avec elle assez de temps pour la mettre dans son tort, au cas qu’elle voulût le retenir un peu plus long-temps, et l’empêcher de satisfaire au