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CONTES ARABES.

faire tomber la conversation sur la grandeur, la puissance, les richesses et le gouvernement de la Perse, afin que du discours du prince Firouz Schah, elle put à son tour prendre occasion de lui parler du royaume de Bengale et de ses avantages, et par-là gagner sur son esprit de le faire résoudre à s’y arrêter ; mais il arriva le contraire de ce qu’elle s’étoit proposé.

En effet, le prince de Perse, sans rien exagérer, lui fit un détail si avantageux de la grandeur du royaume de Perse, de la magnificence et de l’opulence qui y régnoient, de ses forces militaires, de son commerce par terre et par mer jusqu’aux pays les plus éloignés, dont quelques-uns lui étoient inconnus, et de la multitude de ses grandes villes, presqu’aussi peuplées que celle qu’il avoit choisie pour sa résidence, où il avoit même des palais tout meublés, prêts à le recevoir, selon les différentes saisons, de manière qu’il étoit à son choix de jouir d’un printemps per-