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CONTES ARABES.

peuplées. Je laisse à ton choix celle qu’il te plaira de choisir en pleine puissance et souveraineté pour le reste de tes jours. »

Cet échange parut véritablement royal à toute la cour de Perse ; mais il étoit fort au-dessous de ce que l’Indien s’étoit proposé. Il avoit porté ses vues à quelque chose de beaucoup plus élevé, il répondit au roi : « Sire, je suis infiniment obligé à votre Majesté de l’offre qu’elle me fait, et je ne puis assez la remercier de sa générosité. Je la supplie néanmoins de ne pas s’offenser si je prends la hardiesse de lui témoigner que je ne puis mettre mon cheval en sa possession, qu’en recevant de sa main la princesse sa fille pour épouse. Je suis résolu de n’en perdre la propriété qu’à ce prix. »

Les courtisans qui environnoient le roi de Perse, ne purent s’empêcher de faire un grand éclat de rire à la demande extravagante de l’Indien. Mais le prince Firouz Schah, fils aîné du roi, et héritier présomp-