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LES MILLE ET UNE NUITS,

trop qu’ils étoient de mon sang. Venez donc, mes enfans, venez, ma fille, que je vous embrasse, et que je vous donne les premières marques de mon amour et de ma tendresse paternelle. »

Il se leva ; et après avoir embrassé les deux princes et la princesse, l’un après l’autre, en mêlant ses larmes avec les leurs :

« Ce n’est pas assez, mes enfans, dit-il, il faut aussi que vous vous embrassiez les uns les autres, non comme enfans de l’intendant de mes jardins, auquel j’aurai l’obligation éternelle de vous avoir conservé la vie ; mais comme les miens, sortis du sang des rois de Perse, dont je suis persuadé que vous soutiendrez bien la gloire. »

Après que les deux princes et la princesse se furent embrassés mutuellement avec une satisfaction toute nouvelle, comme le sultan le souhaitoit, le sultan se remit à table avec eux ; il se pressa de manger. Quand il eut achevé :