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LES MILLE ET UNE NUITS,

cette eau n’a pas de source, et elle ne vient d’aucun endroit aux environs, par un conduit amené sous terre ; au moins je comprends qu’elle est étrangère, de même que l’arbre qui chante. »

« Sire, reprit la princesse, cela est comme votre Majesté le dit ; et pour marque que l’eau ne vient pas d’ailleurs, c’est que le bassin est d’une seule pièce, et qu’ainsi elle ne peut venir ni par les côtés, ni par-dessous ; et ce qui doit rendre l’eau plus admirable à votre Majesté, c’est que je n’en ai jeté qu’un flacon dans le bassin, et qu’elle a foisonné comme elle le voit, par une propriété qui lui est particulière. »

Le sultan enfin s’éloignant du bassin :

« En voilà, dit-il, assez pour la première fois, car je me promets bien de revenir souvent. Menez-moi, que je voie l’oiseau qui parle. »

En approchant du salon, le sultan aperçut sur les arbres un nombre prodigieux d’oiseaux qui remplissoient