Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
CONTES ARABES.

leur parc, mais à deux ou trois lieues de leur maison. Comme ils chassoient, le sultan de Perse survint en chassant au même endroit qu’ils avoient choisi. Dès qu’ils se furent aperçus qu’il alloit arriver bientôt, par un grand nombre de cavaliers qu’ils virent paroître en plusieurs endroits, ils prirent le parti de cesser et de se retirer pour éviter sa rencontre ; mais ce fut justement par le chemin qu’ils prirent, qu’ils le rencontrèrent, dans un endroit si étroit, qu’ils ne pouvoient se détourner ni reculer sans être vus. Dans leur surprise, ils n’eurent que le temps de mettre pied à terre et de se prosterner devant le sultan, le front contre terre, sans lever la tête pour le regarder. Mais le sultan qui vit qu’ils étoient bien montés et habillés aussi proprement que s’ils eussent été de sa cour, eut la curiosité de les voir au visage ; il s’arrêta, et il leur commanda de se lever.

Les princes se levèrent, et ils demeurèrent debout devant le sultan, avec un air libre et dégagé, accompa-