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CONTES ARABES.

tous assemblés autour d’eux, et qui avoient entendu le même discours, les imitèrent, en lui marquant que bien loin de lui porter envie au sujet de la conquête qu’elle venoit de faire, et à laquelle ils avoient aspiré, ils ne pouvoient mieux lui témoigner leur reconnoissance de la vie qu’elle venoit de leur redonner, qu’en se déclarant ses esclaves, et prêts à faire tout ce qu’elle leur ordonneroit.

« Seigneurs, reprit la princesse, si vous avez fait attention à mon discours, vous avez pu remarquer que je n’ai eu autre intention dans ce que j’ai fait, que de recouvrer mes frères ainsi, s’il vous en est arrivé le bienfait que vous dites, vous ne m’en avez nulle obligation. Je ne prends de part à votre compliment que l’honnêteté que vous voulez bien m’en faire, et je vous en remercie comme je le dois. D’ailleurs, je vous regarde chacun en particulier comme des personnes aussi libres que vous l’étiez avant votre disgrâce, et je me réjouis avec vous du bonheur qui