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CONTES ARABES.

tent de mon sort ; mais destiné à devenir esclave, j’aime mieux vous avoir pour maîtresse, vous qui m’avez acquis si courageusement et si dignement, que toute autre personne du monde ; et dès-à-présent je vous jure une fidélité inviolable, avec une soumission entière à tous vos commandemens. Je sais qui vous êtes, et je vous apprendrai que vous ne vous connoissez pas vous-même pour ce que vous êtes ; mais un jour viendra que je vous rendrai un service dont j’espère que vous m’aurez obligation. Pour commencer à vous donner des marques de ma sincérité, faites-moi connoître ce que vous souhaitez, je suis prêt à vous obéir. »

La princesse pleine d’une joie d’autant plus inexprimable, que la conquête qu’elle venoit de faire lui coûtoit la mort de deux frères chéris tendrement, et à elle-même tant de fatigues et un danger dont elle connoissoit la grandeur, après en être sortie, mieux qu’avant qu’elle s’y engageât, nonobstant ce que le derviche