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CONTES ARABES.

La princesse Parizade, après avoir remercié le derviche et pris congé de lui, remonta à cheval ; elle jeta la boule, et elle la suivit par le chemin qu’elle prit en roulant : la boule continua son roulement ; et enfin elle s’arrêta au pied de la montagne.

La princesse mit pied à terre ; elle se boucha les oreilles de coton ; et après qu’elle eut bien considéré le chemin qu’elle avoit à tenir pour arriver au haut de la montagne, elle commença à monter d’un pas égal avec intrépidité. Elle entendit les voix, et elle s’aperçut d’abord que le coton lui étoit d’un grand secours. Plus elle avançoit, plus les voix devenoient fortes et se multiplioient, mais non pas au point de lui faire une impression capable de la troubler. Elle entendit plusieurs sortes d’injures et de railleries piquantes par rapport à son sexe, qu’elle méprisa, et dont elle ne fit que rire.

« Je ne m’offense ni de vos injures, ni de vos railleries, disoit-elle en elle-même, dites encore pire, je