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LES MILLE ET UNE NUITS,

capable de donner de l’effroi à elle et à tout autre, quand elle sauroit que ces pierres étoient autant de braves cavaliers qui avoient été ainsi métamorphosés pour avoir manqué à observer la principale condition pour réussir dans cette entreprise, qui étoit de ne pas se tourner pour regarder derrière soi qu’auparavant on ne se fût saisi de la cage.

Quand le derviche eut achevé :

« À ce que je comprends par votre discours, reprit la princesse, la grande difficulté pour réussir dans cette affaire est premièrement de monter jusqu’à la cage sans s’effrayer du tintamarre des voix qu’on entend sans voir personne ; et en second lieu, de ne pas regarder derrière soi. Pour ce qui est de cette dernière condition, j’espère que je serai assez maîtresse de moi-même pour la bien observer. Quant à la première, j’avoue que ces voix, telles que vous me les représentez, sont capables d’épouvanter les plus assurés ; mais comme dans toutes les entreprises de grande