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CONTES ARABES.

noit de rendre un jugement si sage, sur l’affaire qui devoit être plaidée devant lui le lendemain. En cessant de regarder par la fente, et en se levant, il demanda à son grand visir, qui avoit été attentif aussi à ce qui venoit de se passer, s’il avoit entendu le jugement que l’enfant venoit de rendre, et ce qu’il en pensoit.

« Commandeur des croyans, répondit le grand visir Giafar, on ne peut être plus surpris que je le suis d’une si grande sagesse, dans un âge si peu avancé ! »

« Mais, reprit le calife, sais-tu une chose, qui est que j’ai à prononcer demain sur la même affaire, et que le véritable Ali Cogia m’en a présenté le placet aujourd’hui ? »

« Je l’apprends de votre Majesté, répond le grand visir. »

« Crois-tu, reprit encore le calife, que je puisse en rendre un autre jugement que celui que nous venons d’entendre ? »

« Si l’affaire est la même, repartit le grand visir, il ne me paroît pas