Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
CONTES ARABES.

avois donnés, au cas que vous persistiez à ne vouloir pas renoncer à votre résolution, à quoi je vous exhorte encore une fois. »

« Derviche, insista le prince Perviz, je ne puis assez vous marquer combien je vous suis redevable de la part que vous prenez à la conservation de ma vie, tout inconnu que je vous suis, et sans que j’aie rien fait pour mériter votre bienveillance ; mais j’ai a vous dire qu’avant que je prisse mon parti j’y ai bien songé, et que je ne puis l’abandonner. Ainsi, je vous supplie de me faire la même grâce que vous avez faite à mon frère. Peut-être réussirai-je mieux que lui à suivre les mêmes renseignemens que j’attends de vous. »

« Puisque je ne puis réussir, dit le derviche, à vous persuader de vous relâcher de ce que vous avez résolu, si mon grand âge ne m’en empêchoit, et que je pusse me soutenir, je me leverois pour vous donner la boule que j’ai ici, laquelle doit vous servir de guide. »