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CONTES ARABES.

couteau qu’il lui avoit laissé, il lui donna aussi un chapelet de perles de cent grains, pour le même usage ; et en le lui présentant :

« Dites ce chapelet à mon intention pendant mon absence. En le disant, s’il arrive que les grains s’arrêtent de manière que vous ne puissiez plus les mouvoir, ni les faire couler les uns après les autres, comme s’ils étoient collés, ce sera une marque que j’aurai eu le même sort que notre frère ; mais espérons que cela n’arrivera pas, et que j’aurai le bonheur de vous revoir avec la satisfaction que nous attendons vous et moi. »

Le prince Perviz partit ; et le vingtième jour de son voyage il rencontra le même derviche à l’endroit où le prince Bahman l’avoit trouvé. Il s’approcha de lui ; et après l’avoir salué, il le pria, s’il le savoit, de lui enseigner le lieu où étoient l’oiseau qui parle, l’arbre qui chante, et l’eau jaune. Le derviche lui fit les mêmes difficultés et les mêmes remontrances qu’il avoit faites au prince