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CONTES ARABES.

persuade par la fin malheureuse d’un frère chéri, ne laissent pas de me troubler encore l’esprit par ton enchantement ? »

Le prince Perviz ne fut pas moins affligé de la mort du prince Bahman que la princesse Parizade ; mais sans perdre le temps en des regrets inutiles, comme il eut compris par les regrets de la princesse sa sœur, qu’elle desiroit toujours passionnément d’avoir en sa possession l’oiseau qui parle, l’arbre qui chante, et l’eau jaune, il l’interrompit :

« Ma sœur, dit-il, nous regretterions en vain notre frère Bahman ; nos plaintes et notre douleur ne lui rendroient pas la vie ; c’est la volonté de Dieu, nous devons nous y soumettre, et l’adorer dans ses décrets, sans vouloir les pénétrer. Pourquoi voulez-vous douter présentement des paroles de la dévote Musulmane, après les avoir tenues si fermement pour certaines et pour vraies ? Croyez-vous qu’elle vous eût parlé de ces trois choses si elles n’existoient pas,