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CONTES ARABES.

bes commencèrent à lui trembler, il chancela ; et bientôt, comme il se fut aperçu que les forces commençoient à lui manquer, il oublia l’avis du derviche : il se tourna pour se sauver en descendant ; et dans le moment, il fut changé en une pierre noire : métamorphose qui étoit arrivée à tant d’autres avant lui, pour avoir tenté la même entreprise ; et la même chose arriva à son cheval.

Depuis le départ du prince Bahman pour son voyage, la princesse Parizade, qui avoit attaché à sa ceinture le couteau avec la gaîne, qu’il lui avoit laissé pour être informée s’il étoit mort ou vivant, n’avoit pas manqué de le tirer et de le consulter, même plusieurs fois chaque jour. De la sorte, elle avoit eu la consolation d’apprendre qu’il étoit en parfaite santé, et de s’entretenir souvent de lui avec le prince Perviz, qui la prévenoit quelquefois en lui demandant des nouvelles.

Le jour fatal enfin où le prince Bahman venoit d’être métamor-