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CONTES ARABES.

et vous trouverez bon que je l’exécute. Les accidens dont vous parlez n’arrivent qu’aux malheureux. Il est vrai que je puis être du nombre ; mais aussi je puis être des heureux, qui sont en beaucoup plus grand nombre que les malheureux. Comme néanmoins les événemens sont incertains, et que je puis succomber dans mon entreprise, tout ce que je puis faire, c’est de vous laisser un couteau que voici. »

Alors le prince Bahman tira un couteau ; en le présentant dans la gaîne à la princesse :

« Prenez, dit-il, et donnez-vous de temps en temps la peine de tirer le couteau de sa gaîne ; tant que vous le verrez net, comme vous le voyez, ce sera une marque que je serai vivant ; mais si vous voyez qu’il en dégoutte du sang, croyez que je ne serai plus en vie, et accompagnez ma mort de vos prières. »

La princesse Parizade ne put obtenir autre chose du prince Bahman. Ce prince lui dit adieu, à elle et au