Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
307
CONTES ARABES.

pagnée. Si vous me permettez néanmoins de ne rien dissimuler, je prends la liberté de vous dire, madame, que la maison seroit incomparable, si trois choses qui y manquent, à mon avis, s’y rencontroient. »

« Ma bonne, reprit la princesse Parizade, quelles sont ces trois choses ? Enseignez-les-moi, je vous en conjure au nom de Dieu, je n’épargnerai rien pour les acquérir, s’il est possible ? »

« Madame, reprit la dévote, la première de ces trois choses, est l’oiseau qui parle, c’est un oiseau singulier qu’on nomme bulbulhezar, et qui a de plus la propriété d’attirer des environs tous les oiseaux qui chantent, lesquels viennent accompagner son chant. La seconde, est l’arbre qui chante, dont les feuilles sont autant de bouches, qui font un concert harmonieux de voix différentes, lequel ne cesse jamais. La troisième chose enfin, est l’eau jaune, couleur d’or, dont une seule