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LES MILLE ET UNE NUITS,

le lui permettoient. Par son assiduité enfin, la maison fut achevée ; et pendant qu’on la meubioit, avec la même diligence, de meubles les plus riches, et qui répondoient à la magnificence de l’édifice, il fit travailler au jardin, sur le dessin qu’il avoit tracé lui-même, et à la manière qui étoit ordinaire en Perse parmi les grands seigneurs. Il y ajouta un parc d’une vaste étendue, qu’il fit enclore de bonnes murailles et remplir de toutes sortes de bêtes fauves, afin que les princes et la princesse y prissent le divertissement de la chasse quand il leur plairoit.

Quand la maison de campagne fut entièrement achevée et en état d’être habitée, l’intendant des jardins alla se jeter aux pieds du sultan ; et après avoir représenté combien il y avoit long-temps qu’il étoit dans le service, et les infirmités de la vieillesse où il se trouvoit, il le supplia d’avoir pour agréable la démission de sa charge, qu’il faisoit entre les mains de sa Majesté, et qu’il se retirât. Le sultan lui