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CONTES ARABES.

L’intendant des jardins qui étoit au comble de sa joie de voir ses nourrissons si accomplis dans toutes les perfections du corps et de l’esprit, et qu’ils avoient répondu aux dépenses qu’il avoit faites pour leur éducation, beaucoup au-delà de ce qu’il s’en étoit promis, en fit une autre plus considérable à leur considération. Jusqu’alors content du logement qu’il avoit dans l’enceinte du jardin du palais, il avoit vécu sans maison de campagne ; il en acheta une à peu de distance de la ville, qui avoit de grandes dépendances en terres labourables, en prairies et en bois. Et comme la maison ne lui parut pas assez belle ni assez commode, il la fit mettre bas, et il n’épargna rien pour la rendre la plus magnifique des environs. Il y alloit tous les jours pour faire hâter par sa présence le grand nombre d’ouvriers qu’il y mit en œuvre ; et dès qu’il y eut un appartement achevé, propre à le recevoir, il y alla passer plusieurs jours de suite, autant que les fonctions et le devoir de sa charge