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LES MILLE ET UNE NUITS,

cution, elles y trouvèrent des difficultés si grandes, qu’elles n’osèrent hasarder de s’en servir. De temps en temps cependant elles lui rendoient visite ensemble ; et, avec une dissimulation condamnable, elles lui donnoient toutes les marques d’amitié qu’elles pouvoient imaginer pour lui persuader combien elles étoient ravies d’avoir une sœur dans une si haute élévation. De son côté, la sultane les recevoit toujours avec toutes les démonstrations d’estime et de considération qu’elles pouvoient attendre d’une sœur qui n’étoit pas entêtée de sa dignité, et qui ne cessoit de les aimer avec la même cordialité qu’auparavant.

Quelques mois après son mariage, la sultane se trouva enceinte ; le sultan en témoigna une grande joie ; et cette joie après s’être communiquée dans le palais, se répandit encore dans tous les quartiers de la capitale de Perse. Les deux sœurs vinrent lui en faire leurs complimens ; et dès-lors en la prévenant