Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
285
CONTES ARABES.

sa couche, et il devoit vous faire la justice de vous préférer à elle. »

« Ma sœur, reprit la plus âgée, ne parlons pas de moi : je n’aurois rien à dire si le sultan vous eût choisie ; mais qu’il ait choisi une malpropre, c’est ce qui me désole ; je m’en vengerai, ou je ne pourrai, et vous y êtes intéressée comme moi. C’est pour cela que je vous prie de vous joindre à moi, afin que nous agissions de concert dans une cause comme celle-ci qui nous intéresse également, et de me communiquer les moyens que vous imaginerez propres à la mortifier, en vous promettant de vous faire part de ceux que l’envie que j’ai de la mortifier de mon côté me suggérera. »

Après ce complot pernicieux, les deux sœurs se virent souvent, et chaque fois elles ne s’entretenoient que des voies qu’elles pourroient prendre pour traverser, et même détruire le bonheur de la sultane leur cadette. Elles s’en proposèrent plusieurs ; mais en délibérant sur l’exé-