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CONTES ARABES.

jour, de la manière que le sultan Khosrouschah l’avoit résolu, mais avec une grande différence. Celles de la cadette furent accompagnées de la pompe et de toutes les marques de réjouissances qui convenoient à l’union conjugale d’un sultan et d’une sultane de Perse, pendant que celles des deux autres sœurs ne furent célébrées qu’avec l’éclat que l’on pouvoit attendre de la qualité de leurs époux, c’est-à-dire, du premier boulanger et du chef de cuisine du sultan.

Les deux sœurs aînées sentirent puissamment la disproportion infinie qu’il y avoit entre leurs mariages et celui de leur cadette. Aussi cette considération fit que loin d’être contentes du bonheur qui leur étoit arrivé, même selon chacune son souhait, quoique beaucoup au-delà de leurs espérances, elles se livrèrent à un excès de jalousie, qui ne troubla pas seulement leur joie, mais même qui causa des grands malheurs, des humiliations et des afflictions les plus