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LES MILLE ET UNE NUITS,

jourd’hui votre Majesté ; mais j’espère qu’elle écoutera avec plaisir celle qui lui arriva dès la première sortie qu’il fit peu de jours après qu’il eut monté sur le trône à la place du sultan son père, lequel en mourant dans une grande vieillesse, lui avoit laissé le rojaume de Perse pour héritage.

Après les cérémonies accoutumées, au sujet de son avènement à la couronne, et après celles des funérailles du sultan son père, le nouveau sultan Khosrouschah, autant par inclination que par devoir, pour prendre connoissance lui-même de ce qui se passoit, sortit un soir de son palais environ à deux heures de nuit, accompagné de son grand visir, déguisé comme lui. Comme il se trouvoit dans un quartier où il n’y avoit que du menu peuple, en passant par une rue il entendit qu’on parloit assez haut : il s’approcha de la maison d’où venoit le bruit ; et en regardant par une fente de la porte, il aperçut de la lumière, et trois sœurs assises sur un sofa, qui s’entretenoient après le