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CONTES ARABES.

tion de ce qui doit y être à couvert, sans qu’il soit besoin qu’on y mette la main. »

La trésorière mit bas le pavillon, le réduisit dans son premier état, l’apporta, et le mit entre les mains du prince. Le prince Ahmed le prit ; et le lendemain, sans différer plus long-temps, il monta à cheval, et accompagné de sa suite ordinaire, il alla le présenter au sultan son père.

Le sultan qui s’étoit persuadé qu’un pavillon tel qu’il l’avoit demandé, étoit hors de toute possibilité, fut dans une grande surprise de la diligence du prince son fils. Il reçut le pavillon ; et après en avoir admiré la petitesse, il fut dans un étonnement dont il eut de la peine à revenir, quand il l’eut fait dresser dans la grande plaine que nous avons dite, et qu’il eut connu que deux autres armées aussi grandes que la sienne pouvoient y être à couvert fort au large. Comme il eût pu regarder cette circonstance comme une superfluité, qui pouvoit même être in-