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LES MILLE ET UNE NUITS,

persuadé que vous n’aurez pas de peine à faire en sorte que votre fée vous accorde un pavillon qui tienne dans la main, et sous lequel toute mon armée puisse être à couvert, sur-tout quand vous lui aurez fait connoître qu’il sera destiné pour moi. La difficulté de la chose ne vous attirera pas un refus : tout le monde sait le pouvoir qu’ont les fées d’en faire de plus extraordinaires. »

Le prince Ahmed ne s’étoit pas attendu que le sultan son père dût exiger de lui une chose pareille, qui lui parut d’abord très-difficile, pour ne pas dire impossible. En effet, quoiqu’il n’ignorât pas absolument combien le pouvoir des génies et des fées étoit grand, il douta néanmoins qu’il s’étendît à pouvoir lui fournir un pavillon tel qu’il le demandoit. D’ailleurs, jusqu’alors il n’avoit rien demandé d’approchant à Pari-Banou : il se contentoit des marques continuelles qu’elle lui donnoit de sa passion, et il n’oublioit rien de tout ce qui pouvoit lui persuader qu’il y