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LES MILLE ET UNE NUITS,

Ahmed d’honneur, en l’engageant à lui procurer certains avantages, par l’entremise de la fée, sous prétexte d’en tirer une grande utilité, dont il lui auroit obligation. Par exemple, toutes les fois que votre Majesté veut se mettre en campagne, elle est obligée de faire une dépense prodigieuse, non-seulement en pavillons et en tentes pour elle et pour son armée, mais même en chameaux, en mulets et autres bêtes de charge, seulement pour voiturer tout cet attirail ; ne pourroit-elle pas l’engager, par le grand crédit qu’il doit avoir auprès de la fée, à lui procurer un pavillon qui puisse tenir dans la main, sous lequel cependant toute votre armée puisse demeurer à couvert ? Je n’en dis pas davantage à votre Majesté. Si le prince apporte le pavillon, il y a tant d’autres demandes de cette nature qu’elle pourra lui faire, qu’à la fin il faudra qu’il succombe dans les difficultés, ou dans l’impossibilité de l’exécution, quelque fertile en moyens et en inventions que puisse