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LES MILLE ET UNE NUITS,

marchand se rendît justice à lui-même.

« Je n’aime, dit-il, que la paix, et je serois fâché d’en venir à des extrémités qui ne vous feroient pas honneur dans le monde, et dont je ne me servirois qu’avec un regret extrême. Songez que des marchands comme nous, doivent abandonner tout intérêt pour conserver leur bonne réputation. Encore une fois, je serois au désespoir si votre opiniâtreté m’obligeoit de prendre les voies de la justice, moi qui ai toujours mieux aimé perdre quelque chose de mon droit, que d’y recourir. »

« Ali Cogia, reprit le marchand, vous convenez que vous avez mis chez moi un vase d’olives en dépôt ; vous l’avez repris ; vous l’avez emporté, et vous venez me demander mille pièces d’or ! M’avez-vous dit qu’elles fussent dans le vase ? J’ignore même qu’il y ait des olives, vous ne me les avez pas montrées. Je m’étonne que vous ne me demandiez des perles ou des diamans plutôt que de