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CONTES ARABES.

avec plaisir, en état de poursuivre votre chemin. Je ne vous retiens pas ; mais auparavant vous ne serez pas fâchée de voir mon palais. Allez avec mes femmes : elles vous accompagneront et vous le feront voir. »

La magicienne toujours interdite, se prosterna une seconde fois le front sur le tapis qui couvroit le bas du trône, en prenant congé, sans avoir la force ni la hardiesse de proférer une seule parole, et elle se laissa conduire par les deux fées qui l’accompagnoient. Elle vit avec étonnement, et avec des exclamations continuelles, les mêmes appartemens pièce à pièce, les mêmes richesses, la même magnificence que la fée Pari-Banou elle-même avoit fait observer au prince Ahmed la première fois qu’il s’étoit présenté devant elle, comme nous l’avons vu ; et ce qui lui donna le plus d’admiration, fut qu’après avoir vu tout le contenu du palais, les deux fées lui dirent que tout ce qu’elle venoit d’admirer n’étoit qu’un échantillon de la grandeur et