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LES MILLE ET UNE NUITS,

noient à la joie qu’elle avoit de sa prompte guérison, marchèrent devant elle pour lui montrer le chemin, et la menèrent au travers de plusieurs appartemens, tous plus superbes que celui d’où elle sortoit, dans le salon le plus magnifique et le plus richement meublé de tout le palais.

Pari-Banou étoit dans ce salon assise sur un trône d’or massif, enrichi de diamans, de rubis et de perles d’une grosseur extraordinaire ; et à droite et à gauche accompagnée d’un grand nombre de fées, toutes d’une beauté charmante et habillées très-richement. À la vue de tant d’éclat et de majesté, la magicienne ne fut pas seulement éblouie, elle demeura même si fort interdite, qu’après s’être prosternée devant le trône, il ne lui fut pas possible d’ouvrir la bouche pour remercier la fée, comme elle se l’étoit proposé. Pari-Banou lui en épargna la peine :

« Bonne femme, dit-elle, je suis bien aise que l’occasion de vous obliger se soit présentée, et je vous vois,