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LES MILLE ET UNE NUITS,

je vous délivrerai de tous les piéges que l’on pourra vous tendre : allez, et poursuivez votre voyage. »

Ce discours de la fée n’alarma pas le prince Ahmed :

« Ma princesse, reprit-il, comme je ne me souviens pas d’avoir fait mal à personne, et que je n’ai pas dessein d’en faire, je ne crois pas aussi que personne ait la pensée de m’en causer. Quoi qu’il en puisse être, je ne cesserai de faire le bien toutes les fois que l’occasion s’en présentera. »

En achevant, il prit congé de la fée ; et en se séparant il reprit son chemin, qu’il avoit interrompu à l’occasion de la magicienne ; et en peu de temps il arriva avec sa suite à la cour du sultan, qui le reçut à peu près à son ordinaire, en se contraignant, autant qu’il lui étoit possible, pour ne rien faire paroître du trouble causé par les soupçons que les discours de ses favoris lui avoient fait naître.

Les deux femmes cependant, que