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CONTES ARABES.

vous en êtes-vous servi pour votre négoce ? Si cela est, elles sont à votre service. Je vous prie seulement de me tirer hors de peine et de m’en donner une reconnoissance, après quoi vous me les rendrez à votre commodité. »

Le marchand qui s’étoit attendu qu’Ali Cogia viendroit lui faire ce compliment, avoit médité aussi ce qu’il devoit lui répondre.

« Ali Cogia, mon ami, dit-il, quand vous m’avez apporté votre vase d’olives, y ai-je touché ? Ne vous ai-je pas donné la clef de mon magasin ? Ne l’y avez-vous pas porté vous-même ; et ne l’avez-vous pas retrouvé à la même place où vous l’aviez mis, dans le même état, et couvert de même ? Si vous y aviez mis de l’or, vous devez l’y avoir trouvé. Vous m’avez dit qu’il y avoit des olives, je l’ai cru. Voilà tout ce que j’en sais. Vous m’en croirez si vous voulez, mais je n’y ai pas touché. « 

Ali Cogia prit toutes les voies de douceur pour faire en sorte que le