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CONTES ARABES.

fait impression sur son esprit. Il ne laissa pas néanmoins d’en être alarmé, et il résolut de faire observer les démarches du prince Ahmed, sans en donner connoissance à son grand visir. Il fit venir la magicienne, qui fut introduite par une porte secrète du palais, et amenée jusque dans son cabinet. Il lui dit :

« Tu m’as dit la vérité, quand tu m’as assuré que mon fils Ahmed n’étoit pas mort, et je t’en ai obligation ; il faut que tu me fasses un autre plaisir. Depuis que je l’ai retrouvé, et qu’il vient à ma cour, de mois en mois, je n’ai pu obtenir de lui qu’il m’apprît en quel lieu il s’est établi ; et je n’ai pas voulu le gêner pour lui tirer son secret malgré lui ; mais je te crois assez habile pour faire en sorte que ma curiosité soit satisfaite, sans que ni lui, ni personne de ma cour en sache rien. Tu sais qu’il est ici ; et comme il a coutume de s’en retourner sans prendre congé de moi, non plus que d’aucun de ma cour, ne perds pas de temps,