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LES MILLE ET UNE NUITS,

et de la princesse Nourounnihar, avoit été affligé sensiblement de l’éloignement des deux autres princes ses fils. Il ne fut pas long-temps à être informé du parti que le prince Houssain avoit pris d’abandonner le monde, et du lieu qu’il avoit choisi pour y faire sa retraite. Comme un bon père, qui fait consister une partie de son bonheur à voir ses enfans, particulièrement quand ils se rendent dignes de sa tendresse, il eût mieux aimé qu’il fût demeuré à la cour, attaché à sa personne. Comme néanmoins il ne pouvoit pas désapprouver qu’il eût fait le choix de l’état de perfection auquel il s’étoit engagé, il supporta son absence avec patience, il fit toutes les diligences possibles pour avoir des nouvelles du prince Ahmed ; il dépêcha des courriers dans toutes les provinces de ses états, avec ordre aux gouverneurs de l’arrêter, et de l’obliger de revenir à la cour ; mais les soins qu’ils se donna, n’eurent pas le succès qu’il avoit es-