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CONTES ARABES.

vis qu’elle ne passeroit pas même au-delà de celle du prince Houssain, je la pris en l’air, et lui donnai le mouvement nécessaire pour venir frapper les rochers près desquels vous venez de la trouver. Il ne tiendra qu’à vous de profiter de l’occasion qu’elle vous présente, de devenir plus heureux. »

Comme la fée Pari-Banou prononça ces dernières paroles d’un ton différent, en regardant même le prince Ahmed d’un air tendre, et en baissant aussitôt les yeux par modestie, avec une rougeur qui lui monta au visage, le prince n’eut pas de peine à comprendre de quel bonheur elle entendoit parler. Il considéra tout d’une vue que la princesse Nourounnihar ne pouvoit plus être à lui, et que la fée Pari-Banou la surpassoit infiniment en beauté, en appas, en agrémens, de même que par un esprit transcendant et par des richesses immenses, autant qu’il pouvoit le conjecturer par la magnificence du palais où il se trouvoit ; et il bénit le moment où la pensée lui